Antonio Sapone
Antonio Sapone
Si l’on peut s’interroger sur le bien fondé de l’internationalisation de l’art, on ne peut pas, par contre, douter de sa vocation universelle. Proches, les deux mots ne recouvrent pas une réalité identique. Kijno touche à l’universel. En métamorphosant des symboles significatifs de civilisations différentes qu’il radiographie, son oeuvre se mêle et se confond au Grand œuvre. Ce fut vrai pour ses variations sur les bronzes de Riace, sa série sur la Chine, ce l’est aujourd’hui pour son retour de Tahiti. En captant les ondes irradiantes des lieux, en s’imprégnant des mythes océaniens il nous renvoie à la permanence des interrogations humaines dont l’art primitif est le plus pur témoin, le plus juste révélateur. La mythologie ici est solaire. La vie se manifeste dans son irrépressible germination. La nuit livre ses secrets. La magie s’impose. Mais que dit la magie sinon que l’imaginaire et ses débordements est la seule réponse. Kijno parle des éternels questionnements de l’homme. Que font d’autre les Tiki polynésiens ! Rien n’a vraiment changé. Kijno le rappelle avec sérénité sur ses toiles – support privilégié des orientaux. Retour de Tahiti sans doute mais voyage méditatif surtout – dont le signe serait l’ultime représentation et l’esprit, la matière, l’humus exclusif.
Nice, Mars 1991
Préface du catalogue de la Foire Internationale d’Art Contemporain de Milan, édité par la Galerie Sapone. `
Ladislas Kijno en compagnie de Slava et Michel Sapone
Ladislas Kijno avec Aïka, Antonio et Paola Sapone