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Renaud Faroux

Renaud Faroux

Texte lu lors du dernier hommage rendu à Malou Kijno, le vendredi 13 mars 2020 à Paris :

Malou et Lad s’aimaient comme on aimerait aimer
En acceptant l’autre totalement...
Malou tu as embarqué dans ton dernier vol de nuit
Et tu vas rejoindre Lad de l’autre côté du soleil.
Lui pour qui tu as tant fait, pour qui tu t’es tant battu.
Mais à travers Lad, c’est l’art dans son ensemble que tu célébrais.

Tu as aimé les peintres, les musiciens, les poètes...comme personne.
Quel bonheur de t’entendre réciter par cœur le Bateau Ivre, Brocéliande, Liberté...
De t’écouter raconter tes aventures avec Giacometti, Denise Colomb, Jean Grenier, Henri Dutilleux, Germaine Richier, Sonia Delaunay, Atlan, Hartung, Tal Coat, Pignon, Hélène Parmelin, Vasarely, César... Geneviève et Robert Combas... ou encore Joseph Beuys qui à la biennale de Venise te faisait du charme et avec qui tu évoquais votre incroyable destin commun de rescapé de crash aérien.

Je garde toujours en tête cette phrase que tu me répétais et que t’avais confié Nikos Kazantzakis : «  Il faut regarder avec l’œil de l’éléphant. Comme si on voyait les choses pour la première et dernière fois... » 

Malou tu étais une héroïne digne de « Casablanca »...
Une combattante, une résistante, une amoureuse de la vie et des autres.
Avant-hier encore tu me racontais comment en Bretagne avec tes camarades tu avais entendu l’appel du General de Gaulle et que certains dans la nuit avait pris la mer pour Londres. T’écouter Malou était mon plus grand bonheur, mon plus grand honneur.

Tu étais une boussole, une encyclopédie précise et précieuse, une source toujours renouvelée de l’art. Aujourd’hui face à ton silence j’ai le sentiment de perdre ma « légende des siècles ».

Un ami, amoureux de la peinture de Lad, Stéphane Lhermie, en apprenant ta disparition m’a envoyé un gentil mot de soutien. Il me dit pour me consoler que tu ne seras pas absente, mais « juste » invisible comme l’évoque Saint Augustin et il continue en disant :
« Quoique... il y aura forcément toujours une part de visible de Malou dans un tableau de Kijno ! » Il a raison, car aujourd’hui à l’œuvre merveilleuse du peintre, s’ajoute à sa surface toute ta sensibilité, ton intelligence, ton enthousiasme et ton amour. 

Merci encore pour la lumière que tu as mise dans nos vies et qui continuera de briller dans nos cœurs et nos esprits. 

Je t’aime Malou.
Ton petit Renaud

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Photos des bandeaux par Alkis Voliotis, voir les photos entières