Dor de la souchère
Dor de la souchère
Dor de la Souchère
Conservateur du Musée Picasso, Antibes
Dans catalogue de l’exposition «Kijno», Musée Picasso, Antibes, 1957
Ce n’est pas Kijno, qui a demandé à exposer ses œuvres récentes au Musée Picasso d’Antibes: c’est nous qui lui avons fait cette proposition, qu’il a, bien entendu, acceptée avec joie.
«Je ne dis pas cela pour établir je ne sais quelle vérité, je le dis pour me donner l’occasion de préciser la fonction du Musée d’Antibes».
Lors de sa fondation en 1928, il nous est arrivé de prononcer quelques paroles jugées imprudentes parmi lesquelles: «le Musée d’Antibes ne sera pas le tombeau des vanités locales».
Après trente années écoulées, je n’ai pas beaucoup de raison de rougir de ce propos, qui n’était qu’une marque de respect envers la réalité.
Mais depuis que Picasso est devenu «locataire» de ce palais enchanté par sa présence, je suis heureux de préciser ma pensée.
Être le Musée Picasso, aujourd’hui au comble de la gloire, aurait pu suffire à la gloire de cette ville et de cette maison, mais nous avons pensé que cet honneur nous autorisait à devenir le banc d’essai, où les valeurs consacrées et les valeurs vivantes viendraient montrer leur résistance et témoigner leur vertu.
Nous avons pris parti, nous sommes de partisans. Voilà pourquoi Kijno entre au Musée d’Antibes.
Source: catalogue de la rétrospective Kijno au Musée Russe d’Etat Russe de Saint-Pétersbourg, 2006, Palace Editions