Michel
Rochedy
Michel Rochedy
Chaque fois que l'on me nomme ou que l'on parle de Lad Kijno : beaucoup d'émotions, de joie et de tristesse en même temps. De la joie car, depuis que nous nous sommes connus, ça a toujours été sourire et joie. Et de la tristesse parce qu'il nous a quitté et qu'il nous regarde de son oeil malicieux mais toujours chargé d'amour du haut du ciel. J'en parle toujours avec beaucoup d'émotions.
Je tenais à l'époque le restaurant du Chabichou à Saint Tropez quand, un jour, j'ai vu arriver une personne et c'était Lad Kijno, me disant de but en blanc :
« C'est toi Michel Rochedy ? Le frère d'André Rochedy ?
-Oui monsieur, je réponds
-On ne me dit pas monsieur. On m'appelle Kijno ou Lad et on se tutoie
-Oui monsieur Kijno »
Il commence à se fâcher : « Si tu continues à m'appeler monsieur on ne va pas être ami.
-Oui Lad. -Saurais-tu me faire un plat de lentilles ?
-Oui Lad étant ardéchois et proche du Puy avec une production de magnifiques lentilles, je me ferais un grand plaisir de te le servir. »
Il est venu le lendemain et après avoir dégusté son plat, à ma grande surprise, il m'a offert un de ses tableaux :
« Alors là, c'est trop !
-Ce n'est jamais trop, sinon je ne reviens plus. »
Et à chaque plat de lentilles, il y avait un tableau. Avec un peu d'humour, je lui dis « Tu permettras, Lad, que je mette du foie gras maintenant. »
Après nous ne nous sommes plus quittés. Il a participé avec Malou, son épouse extraordinaire de présence et de gentillesse, à toutes nos fêtes.
Quand il était chez lui, à Saint-Germain-en-Laye, nous nous téléphonions souvent pour me demander le menu des clients avec toujours une anecdote savoureuse.
On ne peut pas oublier Lad Kijno car dans une assemblée, lorsqu'on voyait un groupe de jeunes rassemblé on était sûr de voir Kijno au centre.
Lad, tu es toujours dans mon coeur. Fais-moi une petite place là-haut quand je monterai au ciel.
Alléluia,