André Parinaud
André Parinaud
André Parinaud
Philosophe, écrivain
Rédacteur en Chef de "Arts-spectacles"
Kijno veut vivre l'épopée des temps modernes avec une avidité d'enfant, pour en dévorer le suc, et comme Cendras il a des "chats plein la bouche". Sa fureur de vivre, se double de la colère sacrée de l'homme, devant l'injustice et la misère, par l'aliénation. Sa vérité s'appelle aussi dénonciation et son art se nomme aussi révolte. La pulsion sexuelle, comme la volonté de vivre, la volonté iconoclaste et la provocation, le sens mystique et l'amour des hommes, tout ce qui est humain fait palpiter son coeur d'artiste ; la plus magnifique inspiration hybride, nous livre comme le dit René de Solier "l'atlas visionnaire des formes de la nature, son histoire naturelle est entrain de se faire".
Son langage est énergie et il vise au coeur. Sa source est dans les racines du monde : les branches de figuiers, les galets, mais aussi la ligne d'un violon (dont jouait son père) les rythmes des vagues et la sinusoïde des pulsions de la vie.
Il veut connaître, en décrivant, par le signe, issu des sucs de l'analyse, du long mûrissement par le travail, par l'exaspération tactile qui se moule dans le mystère, et permet d'en reconstituer l'espace invisible.
Il a le dynamisme de la bombe à peinture, et la rigueur des jardiniers Zen, pour mieux servir son but, c'est-à-dire "la seule victoire du rêve et de l'imagination". Il a sans doute, mieux que d'autres, l'étrange capacité de tracer les hiéroglyphes du futur.
Ajouterai-je à ce florilège que Kijno est un réducteur de tête, il nous ramène aux dimensions de la simplicité. Avec lui, l'esprit, le temps créateur, retrouvent une place exacte dans le cosmos, dans le social, et l'homme, paraît devant son miroir, sans fard. Il efface les inutiles formes de la vanité. Rien qu'un homme, mais quel homme !
Dans "Galerie-Jardins des Arts"
Crédit photo : http://www.andre-parinaud.fr